Rapporté et commenté par notre journaliste anglais, Charly (pas d'infos françaises à ce jour)
Convergence de l’IRC et de l’ORC autour de la création d’une classe à handicap plus sportive pour les petites unités.
Les discussions s’accélèrent entre le RORC/UNCL et l’ORC sur le potentiel de faire converger leurs systèmes respectifs de jauge à handicap . L’IRC est désormais le système de régate par handicap le plus répandu dans le monde. Cependant, comme beaucoup l’auront constaté, en dessous d’une taille critique (environ 44 pieds) la jauge continue de fonctionner de manière à protéger consciencieusement la flotte de voiliers de course/croisière qui constituent le gros de la flotte et l’origine de l’IRC. Ainsi, dans ces tailles plus modestes, un bon bateau d’IRC est généralement un bateau plutôt lourd comparé aux standards actuels des flottes de course - ce pourquoi il y a bien sûr une bonne raison.
Au dessus de cette taille critique, les gestionnaires de l’IRC ont eu l’intelligence de donner libre champs aux voiliers rapides, à déplacement léger, avec pour justification que les propriétaires de grosses unités peuvent accepter de plus grosses dépenses pour régater à haut niveau et que la notion de double programme (course/croisière) devient moins pertinente.
Cependant, la situation au sein de la flotte de « petite » taille (Note : pour les anglais, on ne devient un « gros » bateau qu’à partir de 45’, en deçà on est « petit ») représente une problématique pour les nombreux jeunes propriétaires qui n’ont pas (jusque là) suivi le chemin de la monotypie et qui préfèrent régater sur de voiliers de petite taille, rapides, différents et souvent innovants, et donc par handicap. L’autre bonne raison de promouvoir et de soutenir ce type d’unité est le fait que ces voiliers légers de 25-30 pieds sont exactement le type de bateau qui a permit à de nombreux architectes aujourd’hui connus, de se faire les dents et d’éclater au grand jour. Aujourd’hui, un jeune architecte avec une première commande pour un voilier de type IRC doit commencer par ajouter du plomb, des lits, etc. ou bien aller faire quelque chose de complètement différent. Un fossé commence ainsi à apparaître dans les flottes de petites unités IRC entre ceux qui veulent ‘envoyer du bois’ et se faire plaisir sur l’eau, et ceux avec des réelles ambitions de classement.
La réponse pourrait bien consister en une adaptation intelligente de l’IRC pour les ‘petits’ voiliers de haute performance (quelqu’un a-t-il dit ‘IRM’ ?...)*, peut-être une classe séparée – à coûts maîtrisés – de petits bateau IRC/ Grand Prix, utilisant éventuellement une partie de l’approche scientifique de l’ORCi, dont le traitement des déplacements légers à considérablement évoluer ces dernières années (en leur faveur). Ce projet est d’ors et déjà en cours de discussion.
Dans l’approche globale, deux points doivent être respectés. Premièrement, quelque soit la solution qui sera essayée pour ces petits bateaux, on observe que la flotte de gros bateaux semble satisfaite de l’IRC, aussi il n’est peut être pas la peine de chercher à ré-inventer la roue. Les TP52, la flotte des mini-maxis (Bella Mente, Alfa Junior, Alegre…) et les maxis du type Wild Oats en sont la preuve. Deuxièmement : Pour réussir et devenir populaire parmi les marins d’aujourd’hui, tout système de handicap doit conserver un fonctionnement avec un rating unique**. Ceci ne manquera pas de provoquer de nombreuses marques de protestation de la part du contingent scientifique, mais sur l’eau aucune autre solution qu’un système basé sur un rating à nombre unique n’a la moindre chance d’être acceptée internationalement en 2010.
Tout coursier aura toujours son jour***. Les meilleurs coursiers auront plus de bons jours. Nous sommes au XXIe siècle, laissons dorénavant s’il vous plaît aux livres d’histoire auxquels ils appartiennent les systèmes complexes de classement-VPP à plusieurs parcours.****
Original par Andrew Hurst, éditeur de Seahorse Magasine.
Traduit de l’anglais par Charles Bertrand.
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* l’IRM était une jauge créée par le RORC pour faire courir des voiliers de 30 à 45’ dérivés plus dépouillés, légers et sportifs que les traditionnels types course-croisières. Mise en place il me semble à la fin des années 90, elle fût abandonnée au début des années 2000.
** Le système de la jauge IRC ne fonctionne autour que d’un seul rating unique, quelque soit le parcours ou la force du vent. Le système de la jauge ORC, dont la base est beaucoup plus scientifique et basée sur un VPP, fonctionne lui avec plusieurs ratings différent pour un même bateau. Un bateau n’aura ainsi pas le même rating lorsqu’il régate dans 10 nds ou 25 nds de vent.
*** ‘Horses for courses’ comme disent les anglais. Quelqu’un a une traduction à proposer ?
Notes personnelles de Charly
Watch this space, Seahorse est de loin le magasine de régate le plus fourni et le plus à jour. Andrew Hurst était le premier à parler avec certitude de la présence d’une aile rigide sur au moins l’un des deux concurrents de la dernière Coupe. C’était aussi lui le premier à parler des ambitions de Grant Dalton sur la Volvo Ocean Race, etc…
Bien que la création d’une classe à handicap plus sportive et plus fun pour les unités de moins de 45’ sera sans doute unanimement considérée comme bienvenue, on pourra cependant avoir un avis plus modéré que l’auteur sur le dernier paragraphe…
A vos ordis, jeunes architectes...


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